mardi 14 juin 2016



Famille de coniques à excentricité croissante.




Croire que l'excentricité est mère de toute liberté, c'est se priver de la plus discrète et de la plus intime de ses composantes. La liberté, la vraie n’est pas celle que l’on voit et encore moins celle qui se remarque.




En mathématiques, l'excentricité est un paramètre réel positif caractéristique d'une courbe conique. Elle est en général notée e.
En fonction des valeurs de e on obtient pour :
  • e = 0, un cercle
  • 0 < e < 1, une ellipse
  • e = 1, une parabole
  • e > 1, une hyperbole
Sauf pour le cercle, l'excentricité est le nombre positif e tel que :

e = MH/MH

où le point est un foyer et le point H désigne le projeté orthogonal du point M sur la droite D, appelée directrice.


Lorsque la valeur de e tend vers l'infini, la conique dégénère en une ligne droite : la droite D, sa directrice.


lundi 6 juin 2016

L'insoupçonnable banalité dans l'Etre.


Et si l'on s'imagine, en tenant compte de tous les détails d'une vie, que toute biographie semble plate, insipide et sans la moindre nuance, c'est parce que toute la vie d'un être est contenue dans ces éléments discrets qui en constituent la somme. On ne pourra jamais comprendre le sens d'un acte qui pourra sembler mineur, sans s'imaginer l'ensemble des intervalles temporels, qui ne représentent pas grand chose aux yeux de l'histoire, mais qui sont tout au regard de l'être.

La vie est dans les temps de l'insignifiant, dans ce qui peut nous paraître anodin et sans intérêt. Il est toujours plus simple de reconstruire une vie à posteriori en ne conservant que les éléments qui nous semblent avoir de l'importance, mais la construction de la vie et de l'existence est ailleurs, cachée dans les interstices du temps, dans les porosités de notre quotidien, source de notre véritable rapport au monde. C'est dans cette friction au quotidien que l’Être émerge, qu'il résiste ou acquiesce, qu'il contemple ou agisse. Il faut s'imaginer Démocrite ou Mahler, Bach ou Nietzsche, Flaubert ou Hölderlin, Artaud ou Staël, dans leur dénuement le plus authentique, celui qui ne préfigure qu'un simple existant sans aucune grandeur, dans une banalité des plus affligeantes dans leur rapport au réel: un repas avec des amis, un trajet habituel, la lecture d'un livre, le soir dans leur lit, ... C'est dans cette configuration que toute la vie acquiert du sens et que l'existence se forge, se bâtie ou se sculpte. Aucune vie ne saurait être grande sans la considération d'une autre vie, plus banale et quotidienne, moins brillante et remarquable, mais bien plus essentielle, celle qui cristallise la possibilité d'une Existence.
Ainsi, c'est dans la plus grande joie ou la plus grande détresse de l'instant que se révèle à nous le monde, au cœur des anfractuosités du temps et de l'Être.


La fin d'un monde - The Decline


Quelle est cette société ou devrais-je écrire cette civilisation qui capture les siens pour les donner en sacrifice à ceux qui croient aux divinités ?
Des hommes et des femmes qui vivent dans la jungle avec leurs coutumes. Un long héritage qui se transmet de père en fils. Un peuple qui se suffit à lui-même dans son territoire et qui a une profonde propension au bonheur. Les hommes tels qu'ils furent à l'origine, sans la convoitise, l'envie et la jalousie qui tuent ce monde. Une faille qui va leur faire découvrir la peur, jusqu'au pire.
Une apologie de l'état de nature qui privilégie l'essentiel au détriment de l'inutile. Une ode à ce qu'il y a de meilleur dans l'être humain contre ce qui existe de pire, à l'image de ce guerrier qui ne cherche qu'à se venger puis le père qui veut coûte que coûte retrouver celui qui a tué son fils pour sauvé sa peau.
Un hymne contre le devenir mais un douloureux constat de la fin d'un monde, le fin d'un temps, à l'image de cette éclipse solaire qui sauve la peau mais qui annonce le pire.
Notre civilisation ne croit plus, et pour causes, aux mauvais présages, aux divinités (quoique...), même si elle croit toujours aux arrières mondes, mais son sort demeure le même à quelques siècles près, une défaite de l'homme face à la Nature, des forces toujours obscures qui cherchent à l'affaiblir, à le rendre vulnérable. Nos sacrifices sont d'un autre ordre, mais le résultat est le même, à l'instar de cette image des conquistadors qui annoncent la fin d'un monde et l'avènement d'un nouvel ordre, la résistance d'une minorité qui tient à ses valeurs originaires et essentielles pour sa survie.
Un dogme remplacé par d'autres, comme l'économie qui régit notre monde moderne. La civilisation n'a plus le temps d'attendre, elle périe, elle décline. Il en va ainsi de tout temps, de toute époque, il faut s'y faire. Reste à savoir de quel côté souhaite t-on se positionner?
L'Histoire est la preuve que l'on doit toujours s'en remettre à la Raison, à cette faculté qu'à l'Homme de tenir compte de ce qu'il souhaite devenir, à savoir contracter un objectif et non de se soumettre sans fin à l'instrumentalisation par les moyens sans aucune fin.





L'art de créer... "Lot météorisant"



Ne vous trompez pas, vous serez toujours en deçà de vos idées et de vos rêves (mais) si malgré tout (soyez) vous n'êtes pas fidèles à votre conception de la création et de l'Art. 

Si votre tempérament vous pousse vers les cieux de la contemplation ou de la rêverie alors cultivez-le, entretenez votre jardin et vous verrez éclore de nouvelles espèces, de nouveaux paysages.
C'est de ce terreau singulier, qui est vous-même, qu’émergeront de nouvelles formes qu'il faudra exprimer, si tel est votre dessein. Si vous aimez concevoir et penser avant tout, ne réprimez votre instinct, libérez-le ! Les plus grandes intuitions ou expériences de pensées sont nées de cette mystérieuse alchimie au cœur de la matière grise. Elles ne demandent qu'à accoucher. La vie devra se révéler pour vous et à vous maïeutique de la pensée. 

Si, au contraire, votre nature vous porte vers l'action ou la mise en œuvre, alors faites, agissez, construisez, bâtissez. Vous n'en serez que plus heureux. Soyez l'artisan de vos œuvres, l'ouvrier qui s'exerce au labeur, qui se confronte à la matière brute. Vos mains doivent être l'extension de votre pensée, leurs traductrices explicites. Dans tous les cas, si votre désir est de créer, restez conformes à vos prédispositions naturelles, à vos inclinations et cultivez-les. Elles doivent vous permettre de trouver un chemin vers l'essentiel, vers ce que vous ne possédez pas encore. C'est la tâche la plus ardue qui vous attend, la plus délicate aussi. Si créer est votre dessein, alors il vous faudra travailler contre votre nature, contre ce qui vous est facile.

C'est seulement dans cette mesure que vous pourrez prétendre à créer. 

L'important, vous l'aurez compris, est de ressentir et d'affronter le réel tel qu'il est, tel qu'il advient. Une phrase peut être le fruit d'une immédiateté si votre aisance vous y autorise comme une douleur incomparable.

L'important est de vibrer intérieurement, à l'unisson de la transformation qui s'opère sous vos yeux. Commence dès lors une lutte, dont il faudra accepter une défaite provisoire, contre la matière même qui vous occupe, qu'elle soit revêtue du spectre du visible, pierre, bronze, bois, tissu, et autres matières, comme celui de l'invisible, pure abstraction faite de pensées, de notes, de mots, d'idées ou autres concepts.

De ce combat vous sentirez jaillir la lumière et une joie incomparable accompagnera votre quête de l'inconnu, votre avancée, faite de découverte d'un devenir. C'est la seule émotion qui devra vous guider vers ce chemin ; elle sera votre métronome, votre étoile polaire, votre horizon indépassable.
Créer c'est voir, entendre, toucher, sentir, goûter un devenir qui se réalise devant vous, dans expérience de l'émotion pure, après une lutte fratricide avec une matière concrète ou abstraite.