lundi 6 juin 2016

L'art de créer... "Lot météorisant"



Ne vous trompez pas, vous serez toujours en deçà de vos idées et de vos rêves (mais) si malgré tout (soyez) vous n'êtes pas fidèles à votre conception de la création et de l'Art. 

Si votre tempérament vous pousse vers les cieux de la contemplation ou de la rêverie alors cultivez-le, entretenez votre jardin et vous verrez éclore de nouvelles espèces, de nouveaux paysages.
C'est de ce terreau singulier, qui est vous-même, qu’émergeront de nouvelles formes qu'il faudra exprimer, si tel est votre dessein. Si vous aimez concevoir et penser avant tout, ne réprimez votre instinct, libérez-le ! Les plus grandes intuitions ou expériences de pensées sont nées de cette mystérieuse alchimie au cœur de la matière grise. Elles ne demandent qu'à accoucher. La vie devra se révéler pour vous et à vous maïeutique de la pensée. 

Si, au contraire, votre nature vous porte vers l'action ou la mise en œuvre, alors faites, agissez, construisez, bâtissez. Vous n'en serez que plus heureux. Soyez l'artisan de vos œuvres, l'ouvrier qui s'exerce au labeur, qui se confronte à la matière brute. Vos mains doivent être l'extension de votre pensée, leurs traductrices explicites. Dans tous les cas, si votre désir est de créer, restez conformes à vos prédispositions naturelles, à vos inclinations et cultivez-les. Elles doivent vous permettre de trouver un chemin vers l'essentiel, vers ce que vous ne possédez pas encore. C'est la tâche la plus ardue qui vous attend, la plus délicate aussi. Si créer est votre dessein, alors il vous faudra travailler contre votre nature, contre ce qui vous est facile.

C'est seulement dans cette mesure que vous pourrez prétendre à créer. 

L'important, vous l'aurez compris, est de ressentir et d'affronter le réel tel qu'il est, tel qu'il advient. Une phrase peut être le fruit d'une immédiateté si votre aisance vous y autorise comme une douleur incomparable.

L'important est de vibrer intérieurement, à l'unisson de la transformation qui s'opère sous vos yeux. Commence dès lors une lutte, dont il faudra accepter une défaite provisoire, contre la matière même qui vous occupe, qu'elle soit revêtue du spectre du visible, pierre, bronze, bois, tissu, et autres matières, comme celui de l'invisible, pure abstraction faite de pensées, de notes, de mots, d'idées ou autres concepts.

De ce combat vous sentirez jaillir la lumière et une joie incomparable accompagnera votre quête de l'inconnu, votre avancée, faite de découverte d'un devenir. C'est la seule émotion qui devra vous guider vers ce chemin ; elle sera votre métronome, votre étoile polaire, votre horizon indépassable.
Créer c'est voir, entendre, toucher, sentir, goûter un devenir qui se réalise devant vous, dans expérience de l'émotion pure, après une lutte fratricide avec une matière concrète ou abstraite.
 
 

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