jeudi 22 janvier 2015

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Tout commencement, toute naissance, tout dévoilement se retrouvent dans
le prélude de "l'Or du Rhin".


Pourquoi tout doit avoir un début, une origine (?)

Est-ce constitutif de notre pensée, de notre façon de percevoir, de concevoir l'existence ?

Certains grands philosophes intègrent dans leur système de pensée le fait même que l'Histoire a un sens, donc une direction donc un but et finalement une origine. Hegel fonde sa doctrine sur ce principe, se faisant, se considère comme une origine de l'histoire de la philosophie.
Croire en un tel modèle doit nous rassurer et constituer une certaine cohérence avec notre propre vie. Ne possède t-elle pas un début puis une fin qui s'incarnent dans la naissance et la mort ?
Le grand tout ne serait il pas à notre image ?
Voilà une question qui cristallise toutes les passions. Le XXe siècle aura bien été le moment de l'humanité qui a soulevé cette question grâce à la théorie de la relativité restreinte puis générale d'Albert Einstein.
Sans doute le grand bouleversement qui nous aura été donné d'une autre vision du temps.
Sans oublier l'œuvre de Proust, qui, à sa manière, celle d'un artiste, créateur de forme, interroge la mémoire et donc le temps.
Le lien de causalité, cher à Leibniz et Descartes, continue de hanter les plus grands esprits qui voient en ce modèle un mécanisme anthropologique et obsessionnel. Car ne pourrait-on pas envisager une autre histoire ? Sans commencement, sans fin...
La théorie du big bang suppose une origine, un commencement à l'univers. Elle présuppose donc que le Temps n'existait pas avant cet instant. Imaginer cette possibilité nous plonge hors de nos conceptions et donc hors du temps. L'esprit est incapable de se figer sur ce moment et même notre imaginaire, autrement plus malléable et libre pour ne pas dire imaginatif, se raccroche au réel et au rationnel. C'est dire la toute puissance de cette hypothèse dans laquelle nous nous perdons et nous errons jusqu'aux confins de nos neurones.
Tout se résume à une histoire de limites, celles de notre réalité, celles de notre imagination, celles que les sciences sont capables de nous dévoiler. Les mathématiques n'ont elles pas permis de repousser ces limites au-delà du concevable lorsque certains se livraient à des expériences de pensée ou mieux encore, à des calculs d'une extrême finesse qui leur permettaient d'entrevoir et de poser les nouvelles bases d'une théorie physique quand bien même la réalité les empêchait de la vérifier. Toute la capacité du cerveau humain à se diriger vers des pistes que l'intuition guide et l'imaginaire développe. Je pense à Einstein qui, alors qu'il se reposait, fut sujet à de fortes palpitations et que son corps tout entier réagit à une vision qui le marquera pour toujours. Lorsque nous tombons nous ne sentons plus notre propre poids.
Le hasard pourrait naître d'une nécessité qui serait n'être qu'une nécessité.
Ce qui détermine une conséquence trouve son origine dans un agencement particulier qui se déroule dans un contexte singulier et propice (ou pas) à développer ses fins. Que de possibilités qui se réalisent, qui se sont réalisées, qui se réaliseront pour permettre que tel ou tel agencement donne naissance à un phénomène, à un début, à une origine. Sans parler de l'instant auquel nous remontons pour identifier la première des causes. Nombre incalculable d'échecs pour une infime pincée de réussites. La loi des probabilités prend dès lors tout son sens dans le monde environnant, microscopique ou macroscopique et au cœur de notre monde intérieur. Ce dernier reste toutefois à part dans la mesure où l'indétermination d'un instant devient la réalisation dans un autre alors que nous possédions en nous les mêmes paramètres qui détermineront des connexions toutes autres, qui aboutiront à de la différence, source d'un nouveau commencement....

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